Dansmoneau.fr est un outil inédit permettant à chaque foyer de France continentale de connaître en un clic la présence ou non de polluants chimiques dans son eau du robinet. PFAS, pesticides, nitrates, CVM et perchlorate, les données officielles y sont rassemblées et actualisées dès que de nouveaux résultats sont disponibles.
Pour les plus curieux, le site propose une rubrique « comprendre », présentant la réglementation et les contaminants chimiques de l’eau potable. Pour celles et ceux qui veulent agir, sont également mis à disposition une pétition et des outils d’interpellation des responsables publics.
Les pollutions agricoles largement responsables de la mauvaise qualité de l’eau
Si les normes sanitaires ne sont que rarement franchies, les pollutions agricoles dégradent fortement la qualité de l’eau et nécessitent des efforts conséquents et coûteux pour leur traitement. Entre 1980 et 2024, 14 300 ouvrages ont été fermés, dont un tiers pour des problèmes de qualité liés aux pollutions par les pesticides ou les nitrates. En 2023, 25% de la population française a été alimentée au moins une fois dans l’année par une eau dépassant la réglementation sur le critère pesticide.
Face à ce constat, une incertitude subsiste. Quel est le réel impact des pesticides sur notre santé ? Quid des autres polluants et de l’effet cocktail qui en découle, du cumul avec les molécules ingérées par le biais de notre alimentation ?
Pour autant, l’eau en bouteille n’est pas recommandée par les deux ONG. En effet, elle coûte plus chère, n’a pas de transparence sur la présence de polluants et est exposée à une pollution au micro et nano plastiques. Alors que faire ?
Des consommateurs aux captages, la bio fait l’unanimité
Du côté des consommatrices et consommateurs, Générations Futures préconise de manger bio. “L’eau potable contaminée contribue à l’exposition de la population générale aux pesticides mais l’alimentation solide reste la principale source d’exposition. La part de l’eau potable dans l’exposition est estimée entre 5 et 10%. Le meilleur moyen pour diminuer son exposition aux pesticides est donc de manger bio le plus possible.”
Du côté des collectivités, les inspections ministérielles recommandent vivement dans leur dernier rapport sur l’eau de développer l’agriculture biologique sur les aires d’alimentation de captages. Bonne nouvelle : des collectivités s’y engagent depuis parfois près de 20 ans avec des résultats qui font aujourd’hui référence : les Territoires Bio Pilotes.
Article écrit par Nathalie Sevaux, Chargée de mission politiques publiques de l’eau (FNAB)
