Sécuriser les fermes bio : une étude FNAB préconise le tutorat post-installation

Depuis deux ans et demi la FNAB mène un projet pour déployer le tutorat post-installation. L’objectif : sécuriser les nouvelles fermes bio. Et ça fonctionne ! Ce sont les conclusions du rapport d’évaluation d’impact de ce dispositif.

Sécuriser son activité constitue un défi pour beaucoup de nouveau·elles installés en bio non issus du milieu agricole. Pendant 2 ans et demi la FNAB a mené un projet CASDAR pour déployer le tutorat post-installation afin d’accompagner les nouvelles fermes bio. Des paysans-tuteurs et tutrices apportent des conseils directement sur la ferme du nouvel installé. Le réseau bio se charge de la mise en relation et établit un cadre formalisé. Le GAB indemnise ensuite les tuteurs pour leur temps passé.

Une étude pour mesurer les impacts du tutorat

Cinq groupements bio départementaux et régionaux ont tenté l’expérience : Bio en Hauts-de-France, Agrobio 35, Bio Bourgogne Franche-Comté, et Bio Nouvelle-Aquitaine (sur la Haute-Vienne et la Corrèze), sous la houlette d’Agrobio Périgord, territoire pilote à l’origine du dispositif. 49 nouvelles fermes bio ont ainsi bénéficié du tutorat.

La FNAB a commandé une étude d’évaluation d’impact du dispositif (synthèse) à l’Agence Phare et Yaël Benayoun.

Selon cette étude, 93% des nouveaux installés déclarent gagner en maturité technique grâce à leur tuteur·ice : ils sont plus à l’aise pour anticiper les prochaines saisons, planifier leur travail, et faire des choix techniques. Autant d’aptitudes indispensables pour pérenniser son activité.

79% des nouveaux installés indiquent aussi que le tutorat leur permet de mieux s’intégrer dans les réseaux agricoles locaux, et que cela facilite le développement des circuits de commercialisation ou l’échange de matériel notamment. Avec l’entremise du tuteur·ice, le nouvel installé se fait sa place dans ce nouveau monde professionnel et se voit reconnu par ses pairs.

Les tuteur·ices eux-mêmes en tirent une grande satisfaction. Forcés de réfléchir à leur système pour pouvoir l’expliquer, ils prennent ainsi conscience de leurs propres compétences et sont amenés à se poser les bonnes questions pour envisager la transmission de leur propre ferme.

Une utilité certaine, mais qui demande des moyens importants

L’étude a également pointé les conditions de réussite du dispositif et certaines de ses limites.

La relation de tutorat ne se crée pas toute seule : une formalisation rigoureuse est indispensable. Il convient de bien cibler les objectifs pédagogiques du tutorat et d’anticiper un temps de recherche assez long du tuteur·ice approprié. Le groupement bio (GAB) doit également veiller à la régularité des échanges, même, et surtout, en pleine saison de travail agricole. Indemniser le tuteur·ice permet de reconnaître son travail et, pour son binôme, de lever la crainte de le « déranger ». 

L’étude relève aussi que les binômes fonctionnent mieux lorsque le GAB met en place une animation de la « communauté » du tutorat, une animation qui reste à développer dans les territoires du projet. Elle va de pair avec la mise en place de formation sur la « posture des tuteur·ices » afin qu’ils et elles se sentent vraiment à l’aise et reconnus. 

Des collectivités choisissent de soutenir le dispositif, pourquoi pas vous ?

Dans les Hauts-de-France, la Métropole Européenne de Lille et le Parc Naturel Régional de l’Avesnois ont travaillé avec Bio en Hauts-de-France et les autres acteurs de l’installation à la construction de l’offre d’accompagnement, et à sa communication. Dans l’Yonne, l’Agglomération d’Auxerre soutient Bio Bourgogne-Franche-Comté pour accompagner trois récentes installations sur le territoire. Les possibilités sont multiples, contactez le groupement bio de votre territoire pour réfléchir à votre propre dispositif de tutorat post-installation ! 

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