Les Agences de l’Eau œuvrent actuellement à la rédaction de leurs nouveaux Schémas Directeurs de l’Aménagement et de la Gestion des Eaux (SDAGE). Et malgré le contexte de forte pression budgétaire, l’enjeu est de taille, car la reconquête de la qualité de la ressource en eau est un défi d’ampleur auquel l’action publique n’a pas permis de répondre à ce jour. En effet, les objectifs fixés par la directive cadre sur l’eau (DCE) relatifs au bon état écologique des eaux à l’horizon 2015 n’ont pas été atteints.
Face à ce constat, le réseau national des agriculteurs biologiques (FNAB) souhaite insister sur l’importance d’un redéploiement des moyens vers des solutions efficaces, exemplaires et innovantes, à la hauteur des objectifs annoncés.
Le système de production agricole biologique, notamment parce qu’il proscrit l’utilisation d’engrais minéraux et de produits phytosanitaires de synthèse, répond à un grand nombre des enjeux prioritaires des Agences de l’Eau, en premier lieu concernant la protection de la ressource en eau (en qualité et quantité) mais également dans la préservation de la biodiversité (milieux aquatiques, zones humides, biodiversité terrestre, biodiversité marine) ou la lutte contre le réchauffement climatique (moindres émissions de GES et meilleure résilience à ses effets). Ces éléments ont été confirmés et évalués scientifiquement par l’étude menée par l’ITAB et l’INRA à la demande du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation, « Quantifier et chiffrer économiquement les externalités de l’agriculture biologique ? », publiée en novembre 2016.
La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB) appelle à un soutien politique, financier et technique renouvelé des Agences de l’Eau en faveur du développement de l’agriculture biologique, au travers de leurs différents outils de planification, afin de poursuivre leurs engagements en faveur de la transition agricole et de ses externalités plurielles, et en premier lieu pour ce qui touche à la préservation et la reconquête de la qualité de l’eau.
Cela implique une participation au financement des aides bio, un appui aux projets bio territoriaux portés par les collectivités locales et un soutien à la structuration de filières bio durables et équitables. Ceci répondrait entièrement aux critères de sélectivité exprimés par le ministre de la transition écologique et solidaire dans son courrier daté du 28 novembre 2017 aux Présidents des Agences de l’Eau, tels que la priorisation vers des aides « au changement durable de pratiques » et « recentrées sur les projets les plus efficients au regard des priorités fixées ».
Pour y voir plus clair, la FNAB a souhaité préciser en dans un document ses « 3 recommandations pour inscrire l’agriculture biologique au cœur des XIe Programmes d’intervention des Agences de l’Eau (2018)»