Reconquérir les friches agricoles pour installer en bio

Moëlan-sur-mer, commune de 7 000 habitants dans le Finistère, a permis plusieurs installations sur d’anciennes terres agricoles privées laissées à l’abandon. D’ici 2 ans, les quelques 120 hectares ainsi remis en culture permettront la création d’une trentaine d’emplois et le renforcement de l’autonomie alimentaire de la Commune.

Dans le Finistère, la Commune de Moëlan-sur-Mer, 7 000 habitants, a initié en 2017 un projet de mise en valeur des terres incultes.

S’appuyant sur le Code rural qui prévoit que « toute personne physique ou morale peut demander au préfet l’autorisation d’exploiter une parcelle susceptible d’une mise en valeur agricole ou pastorale et inculte ou manifestement sous-exploitée depuis au moins trois ans », il s’agissait de remettre en culture plusieurs parcelles agricoles privées laissées à l’abandon et enfrichées. On parle ici d’environ 120 hectares et quelques centaines de propriétaires privés concernés !

Pour Moëlan-sur-Mer, le projet devait permettre d’installer de nouveaux agriculteurs sur la Commune, de lutter contre la spéculation foncière, de développer l’agriculture biologique, de maintenir la biodiversité et la mosaïque paysagère en conservant quelques friches et de prévenir les risques d’incendie.

 

3 ans plus tard, c’est mission réussie : la Mairie va permettre la location de ces anciennes terres agricoles inoccupées. Les projets sont nombreux : arboriculture, plantes aromatiques et médicinales, fleurs coupées, maraîchage, paysan-boulanger…

D’ici 2 ans, les quelques 120 hectares devraient créer une trentaine d’emplois et renforcer l’autonomie alimentaire de la Commune. Côté commercialisation des futures productions, ce sont en effet la restauration collective et la création d’un marché bio qui sont identifiées.

C’est le GAB 29, Groupement des Agriculteurs Bio du Finistère, et Terre de Liens Bretagne qui ont accompagné la collectivité dans ce projet avec plusieurs missions :

  • Animation institutionnelle et territoriale, notamment avec les propriétaires ;
  • Réalisation des études juridiques, foncières, agronomiques et élaboration de scenarii d’installation ;
  • Co-rédaction, avec les propriétaires, d’un appel à candidature, sélection des projets et accompagnement des candidat-e-s dans leur installation.

 

Pour le Maire de Moëlan-sur-Mer, Marcel le Pennec,« l’animation du GAB réalisée entre les propriétaires et les porteurs de projet a été déterminante dans la réussite des premières installations. Les ateliers animés ont permis de lever les interrogations exprimées lors des différentes phases du projet : agriculture bio, fermage, nature et taille des projets, possibilité de choix des exploitants… ».
 
Erwan Gourlaouen, élu à la Commune, rappelle : « le GAB du Finistère était missionné par la Mairie pour l’accompagnement à l’installation, avec la perspective de mise en place d’une plateforme logistique alimentaire pour la restauration collective ».

Le projet de Moëlan-sur-Mer pourrait essaimer puisque le Département du Finistère estime à plus de 60 000 ha la superficie de friches agricoles sur son territoire.

Pour en savoir un peu plus, c’est ici. En octobre 2019, le Bulletin Municipal de Moëlan-sur-Mer décrivait aussi ce projet dans le détail.

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